
AWDF et la CNJFL : un partenariat pour illuminer la résilience des femmes déplacées du Niger
Le 7 octobre 2025, la Cellule Nigérienne des Jeunes Filles Leaders (CNJFL) a reçu la visite officielle d’une délégation de l’African Women’s Development Fund (AWDF), représentée par Amina Harouna Ibrahima, du département des programmes. Cette rencontre, tenue au siège de la CNJFL à Niamey, s’inscrivait dans le cadre du suivi du projet « Femmes Lumières », financé par l’AWDF et dédié à la formation et à l’autonomisation des femmes déplacées internes de Djambala et Sakoira, dans la région de Tillabéri.
AWDF : un fonds féministe africain pour la justice et la transformation sociale.
À travers ses programmes, il soutient les organisations féministes africaines engagées dans la lutte contre les violences basées sur le genre, la promotion du leadership féminin, la consolidation de la paix et la justice sociale. Au Niger, ce soutien s’est concrétisé avec le projet « Femmes lumières », exécuté par la CNJFL, une organisation de jeunes femmes leaders œuvrant pour les droits, la participation citoyenne et le leadership des femmes.
Une visite d’échange et de reconnaissance.
La visite du 7 octobre, conduite par Amina Harouna Ibrahima, du département des programmes de l’AWDF visait à recueillir les leçons tirées du terrain, évaluer les défis rencontrés et mesurer l’impact du projet sur les bénéficiaires.
Cette rencontre a réuni, au siège de la CNJFL, la représentante de l’AWDF, les responsables du projet et plusieurs bénéficiaires venues de Sakoira et Djambala deux commune bénéficiaire de la région de Tillabéry. Ces femmes ont témoigné de l’impact transformateur du projet dans leur vie quotidienne, exprimant une profonde reconnaissance envers la CNJFL et l’AWDF.
« Avant, nous étions comme des aveugles. Grâce au projet Femmes Lumières, nos yeux se sont ouverts sur les violences que nous subissions. Aujourd’hui, nous savons vers qui nous tourner pour être écoutées et aidées », confie Talatou Saadou, bénéficiaire de Sakoira.
« Grâce aux formations, j’ai appris à parler sans peur et à sensibiliser d’autres femmes. Nous sommes désormais capables de défendre nos droits », ajoute Talatou.
Des formations pour briser le silence et bâtir la paix
Le projet, mis en œuvre sur douze mois entre septembre 2024 et août 2025, prévu pour 40 bénéficiaire a touché plus de 200 femmes déplacées et autochtones. Les participantes ont été formées sur les VBG, le leadership féminin et la communication non violente.
Ces formations ont permis de :
renforcer les capacités de 40 femmes déplacées et plus de 200 femmes autochtones ;
créer des clubs communautaires Mamans Lumières pour la médiation et la veille citoyenne ;
promouvoir une communication pacifique et un leadership féminin inclusif.
L’approche participative de la CNJFL a favorisé la libération de la parole, un fait inédit dans des zones longtemps marquées par le silence et la peur.
Un impact humain et communautaire fort
Les résultats sont tangibles : selon les rapports d’évaluation, 99 % des participantes ont amélioré leurs connaissances sur les VBG, et plusieurs ont lancé des initiatives de sensibilisation dans leurs villages.
« Ce financement de l’AWDF a montré qu’il y a encore beaucoup à faire pour ouvrir les yeux des femmes sur les violences qu’elles subissent. Il serait bien d’élargir le programme sur deux à cinq ans pour un impact durable », déclare Halimatou Zika Sombeizé, présidente de la CNJFL.
Les femmes formées se voient désormais comme actrices du changement et ambassadrices de la paix, prêtes à sensibiliser leurs communautés et à prévenir les conflits.
Des défis persistants mais surmontés
La région de Tillabéri, fortement touchée par l’insécurité, a imposé des contraintes logistiques. La CNJFL a su s’adapter : délocalisation d’activités, collaboration renforcée avec les autorités locales et les leaders communautaires pour assurer la sécurité des équipes et des participantes.
Malgré ces difficultés, la détermination des femmes et la flexibilité de l’organisation ont permis d’atteindre les objectifs fixés. L’intégration d’une dimension économique, notamment le plaidoyer pour l’installation d’un moulin communautaire, illustre la volonté des participantes de lier autonomisation financière et résilience sociale.
« Nous voulons un moulin pour pouvoir nourrir nos familles. Si nous pouvons travailler, nous serons plus fortes pour lutter contre la pauvreté et la violence », plaide Fati Mainassara, une bénéficiaire de Djambala une commune de la région de Tillaberi.
Pour un avenir plus éclairé
Le projet Femmes Lumières est aujourd’hui un modèle d’intervention féministe communautaire dans un contexte humanitaire fragile. Il démontre que lorsque les femmes sont formées, écoutées et soutenues, elles deviennent des moteurs de cohésion sociale, de paix et de changement durable.
Le projet Femmes Lumières a eu un impact réel sur la vie des femmes déplacées et sur leurs communautés. Les bénéficiaires ont acquis de nouvelles compétences, une meilleure compréhension de leurs droits et une plus grande confiance en elles. Plusieurs d’entre elles jouent désormais un rôle actif dans la prévention des violences et la sensibilisation communautaire.
Au-delà des formations, l’initiative a contribué à renforcer la cohésion sociale et à créer des espaces de dialogue autour des droits des femmes et de la paix. Dans un contexte marqué par l’insécurité, ces résultats témoignent de la capacité des femmes à devenir des actrices de changement et de stabilité au niveau local.
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